dimanche 30 janvier 2011

Episode 10 : Puces dominicales


Kaléidoscope de formes, de couleurs et de styles (copyright - Z. Haddad).

Tout ce qui a été créé ou imaginé par la main de l’homme s’y trouve – ou peu s’en faut ! Bric-à-brac de bric et de broc, celui que l’on appelle le Marché du dimanche (« Souk el Ahad », en arabe) regorge de milliers d’objets bariolés : neufs, d’occasions, recyclés ; produits localement, en Chine, ailleurs sur la planète ; utiles, désuets, transformables ; miniatures, de poche, plus envahissants. En vrac : chaussures, matériel de plomberie, de jardinage et de construction, tapis, vases, babioles de tous acabits, tourne-disques, gramophones, radios des années trente, quarante ou cinquante, lustres, tissus, vêtements, 33 tours, cassettes, dvd, épices, parfums, montres, peluches, tableaux, appareils photo, montres, téléphones, meubles… ouf, et j’en passe ! Tout est là, étalé, pour attirer l’œil. Valse étourdissante de formes, de couleurs, de styles ! J’en oublierais presque l’étage ménagerie où oiseaux, chiens, chats et autres compagnons à poils, à plumes ou à écailles se disputent les faveurs des uns et des autres.
Autre danse, celle de l’invariable procession de professionnels, de curieux et de chalands qui accourent, tour à tour, autour de ces puces, du vendredi soir au dimanche après-midi. Chacun recherche sa perle rare, fermé à cette marée de chair qui ondule pourtant d’une seule énergie. Calmes, souriants, disponibles, les standistes accueillent ces coreligionnaires zélés, foultitude chamarrée aux mille et uns visages, avec une patience qui semble infinie, prêts à discuter chaque prix, au centime… enfin, à la livre près. Livres libanaises, dollars, euros, les billets voyagent. Ici et là, des « gueules », des « tronches », des visages travaillés, simples et heureux, pleins d’histoires… Du charme ! L’autre Liban, où une certaine Beyrouth, trépidante et superficielle, semble s’estomper. Royaume méprisé d’une humanité vraie, à nu, sans fard.
Au milieu de tout ça, il y a moi. Et ma guide du jour, afficionada de ce dédale coloré, qui entreprend de me présenter quelques-uns des acteurs de cet immense théâtre qui déploie sa scène au bord du fleuve de Beyrouth (« Nahr Beyrouth »), du côté de Sin el Fil (« La dent de l’éléphant »). Et, pour couronner cette première dans ce joyeux bazar, une minute nostalgique avec Elvis dansant sur une platine vinyl, toute craquelante. Craquante ! J’adore ! Les puces genevoises de Plainpalais feraient presque office d’enfants de chœur. Prochaine étape, les antiquaires de Basta.
Mes couleurs...
et mes saveurs préférées!
(copyright - Z. Haddad)


4 commentaires:

Serge A a dit…

Ce que je trouve sympa original et optimiste ds ta démarche est de créer des pont, des liens entre les cultures et les peuples, plutôt que de céder au consumérisme dune 'industrie des médias qui cherche trop souvent a instrumentaliser le lecteur à son insu et au profit de grands groupes économiques ou d'opinion divers et variés au dénominateur commun vert comme le $

Zahi a dit…

J'aime ta lecture, Serge, relevant les ponts entre cultures: un grand merci pour ton soutien!

Alexa a dit…

Le rythme de l'ecriture reflete tres bien la realite de ce marche. Agoraphobes, autres "phobes" et migraineux... s'abstenir! :-)

Zahi a dit…

Merci Alexa... étonnamment, en fait, ça passe assez bien, peut-être parce que c'est à ciel ouvert et que chacun est pris par sa recherche du moment...