samedi 26 février 2011

Episode 15 : Music Hall… mais pas que !


Boney M "Revival" (copyright - Z. Haddad).

Déjantées ! Qui ? Les soirées au Music Hall ! Une fois n’est pas coutume : retour sur un lieu phare de Beyrouth. J’avais pourtant décidé de ne pas faire de pub à tel ou tel établissement, mais là je craque, tellement j’y passe de bonnes soirées. Il s’agit de l’un des hauts-lieux des nuits beyrouthines – à l’instar du fameux Sky Bar dont les médias ont récemment abondamment parlé – qui a la particularité de durer, ce qui n’est pas toujours le cas dans un pays où l’éphémère peut rapidement prendre le pas sur la vision à long terme.
Bref. Donc, prenez un groupe de personnes super sympa, un joli vendredi, une belle chemise blanche, l’envie de passer du bon temps sans autre considération et partez pour le centre Starco, dressé en plein centre historique de Beyrouth. Créé en 2003, le Music Hall a rouvert les portes d’une ancienne salle de cinéma qu’on ne peut imaginer que somptueuse lorsque l’on arrive, tellement l’espace est vaste. Et majestueux. Bon, j’ai aussi une imagination relativement féconde. Pourtant, le Music Hall, a choisi un décor des plus épurés. Zéro chichis. Ou presque. Dès l’entrée, seul le zinc en impose sur plusieurs dizaines de mètres. Tout en longueur. De là, les oiseaux de nuit cascadent au gré de plusieurs rangées de tables, jusqu’aux pieds de la scène à la déco un brin rococo. Juste un poil. Et, coup de chance ce soir-là, je me retrouve au deuxième rang, à quelques décibels du plancher sur lequel vont s’animer tous les types de musiques. Rock, jazz, ethno, pop défilent dans toutes les langues. Et c’est bien là le principe de base : offrir le spectacle de cabaret le plus éclectique possible. Tourné vers les quatre coins de notre planète.
Malgré le caractère un peu kitsch, parfois surfait ou répétitif, c’est un plaisir d’escalader cette tour de Babel musicale, brassage tourbillonnant de styles. J’apprécie les électriques frères Chehadeh, m’amuse avec des Boney M réincarnés et élastiques, tombe de ma chaise à l’écoute d’une surprenante chanteuse gothique et termine sur quelques airs latino qui me rappellent quelques pas de salsa. Parmi les vedettes ayant fait le crochet par cette scène, on trouve des artistes comme Anouar Brahem, Bernard Lavilliers, Camille, Erik Truffaz, José Fernandez, Olivia Ruiz ou Souad Massi. Mmmmmm…
Le plus frappant dans tout cela, outre le volume sonore et la fumée à plein pot, c’est la spontanéité dansante sur des surfaces à faire pâlir des sardines. De quoi oublier la pluie et les températures hivernales avoisinant les… quinze degrés. Quant à moi, je sors de là quelque peu embrumé et lessivé. Aux médias tentés de réduire le Liban à ces soirées – ou à tout autre cliché d’ailleurs – il est bon de préciser qu’il ne s’agit là que de parenthèses souvent privilégiées. De petits clins d’œil, à la marge.
La clef des champs… et de la porte
Le début de la semaine qui suit ressemble pour moi à une pièce de boulevard, jouant à cache-cache avec les ouvriers et jonglant avec les corps de métiers. Ayant notamment confié ma porte à un menuisier chargé de la restaurer et de changer la serrure, je me retrouve « enfermé » chez moi pendant toute une journée sans porte. Assis près d’une entrée béante, je patiente. L’attente est longue mais est récompensée en fin de journée. Ma porte retrouve ses gonds. Satisfait, je sors m’oxygéner. Au retour, la serrure ne répond pas ! Enfermement extérieur, cette fois ! Qui se prolonge, alors même que la nouvelle intervention du menuisier me demande d’essayer de nouvelles clefs tout aussi muettes. À l’intérieur, les trois ouvriers m’encouragent et je pense à l’absurdité de la situation. Tout finira par rentrer dans l’ordre après quelques heures supplémentaires d’efforts et deux journées parties en fumée : dire que le temps est élastique ici est probablement un doux euphémisme ! Reste encore à voir le plombier et l’électricien… me réjouis… mais beaucoup plus du week-end qui débute et d’en parler...

2 commentaires:

souha a dit…

bel épisode, hilarant et oh combien typique coté main d'oeuvre et rapport temps qui me semble etre un accordéon qui ne finit jamait de revenir s'enrouler....ps: pour info, en 2003, en lieu et place du music-hall, il y avait un bar-boite, du nom bien inspiré de strange fruit.......

Zahi a dit…

oui, accordéon, quelque chose comme cela :o) et merci pour l'intéressante info sur le strange fruit!