Episode 8 : « Ahwé » ! Silence, on tourne...

Abou Ali, une "gueule" pour plusieurs films
produits au Liban (copyright- Z. Haddad).

« Ahwé (café en libanais), try it once, you will like it forever ! » A priori, aucune chance pour que je m’arrête et finisse par discuter avec Abou Ali. D’abord, il m’a fallu quelques minutes et quelques pas en sa direction pour comprendre de quoi il s’agissait. Avalée, la prononciation de « ahwéééé » ne ressemblait à rien pour moi. Ensuite, le café n’est pas ma tasse de thé préférée.

Ce jour-là, à l'instar de mes promenades lémaniques, je prenais quelques clichés au bord de la mer, entre Ain El Mreissé et Raouché, tronçon abondamment parcouru par les promeneurs, joggeurs, familles, pêcheurs, cyclistes, vendeurs en tous genres, touristes d’ici ou d’ailleurs. Du monde. Beaucoup de monde ! De la couleur, du style, de l’embrun ! Et Abou Ali. Ce qu’on peut appeler « une gueule » : le visage tanné et sculpté par le temps. Un regard intriguant, plein d’histoires de vie. À imaginer. À entendre.

Je l’écoute donc se raconter, lui, son quotidien sur cette corniche et surtout ses figurations cinématographiques dans telle ou telle production locale. Ses rôles, ses tenues, ses tournages. Son apparition dans « Beirut, I love you (I love you not) », réalisé par Mounia Akl et Cyril Ariss. Ce court-métrage d’une dizaine de minutes légères et fraîches s’envole comme une carte postale du Liban envoyée en clin d’œil à Amélie Poulain. Un régal, en forme d’un « J’aime, j’aime pas » sublimement oriental, tombé du carton réalisé par Jeunet.

Ain El Mreissé, véritable caverne de Ali Baba... Et, là, Abu Ali me demande de parler de lui sur le Net. Silence, on tourne : « Ahwéééé ! »

Vue sur mer depuis la Promenade 
de Ain El Mreissé (copyright - Z. Haddad).