dimanche 20 mars 2011

Episode 18 : Anfeh, bienvenue chez les « Ch’tis »

Anfeh vue de l'antique citadelle (copyright - Z. Haddad).

Samedi, montée au « Nord ». Pas de « Ch’tis » mais, pour nous souhaiter la bienvenue, un accent déjà très différent, à moins de quelque soixante-dix – le septante de Suisse romande qui fait bien rigoler par ici ! – kilomètres de Beyrouth. Un Genève-Lausanne bien tassé.
Un saut de puce donc. Qui nous fait, au passage, surplomber le château de Mseilha en contrebas de l’autoroute qui longe la côte libanaise. Œuvre des croisés ou de l’Emir Fakhr el-Din, selon les interprétations, cette forteresse est installée au milieu d’une vallée, sur un trognon de pomme en guise de piton rocheux. La description qu’en fait Lamartine, trouvée sur le site Internet de « Citadelle », vaut le détour le temps d’une respiration romantique, à l’image de ce couple croisé sur un vieux pont de pierre, aux pieds de la fière citadelle.
L’excitation de bord de route passée, nous traversons le tunnel qui va nous faire plonger vers Chekka et la région de Koura, l’une des vingt-cinq du Liban, réputée pour son huile d’olives. Hallucinant : après les embouteillages de Beyrouth, le développement touristique en pleine effervescence de Byblos et de Batroun, nous avons l’impression de débarquer dans un autre pays. De la verdure et des oliviers à droite de la route et, de l’autre côté, la mer, quelques usines, des marais salants et puis Anfeh. Et la nature à perte de vue.
Anfeh et ses rues bien ordonnées, calmes, accueillantes. Anfeh et ses quelques milliers d’habitants, intrigués par notre arrivée, mais curieux de rencontre. À peine arrivés, nous croisons un géant. Un ours de près de deux mètres sur les épaules d’un jeune homme tout essoufflé : le plantigrade est en peluche ! Et plante le décor. Immédiatement, nous sommes pris en charge par Claudia et Tracy qui nous proposent de nous guider dans notre visite de la ville. Spontanéité faite « Sud »… même au « Nord ». Sur le chemin du port miniature, nous rencontrons les anciens du village assis sur leur banc, à se souvenir. Rares moments : nous les avons trouvés ; ils sont écoutés. Ils nous parlent des vieilles maisons d’Anfeh et de l’âge immémorial de leurs murs. Ils nous racontent Sainte Catherine qui les dévisage et qui, de ses vieilles pierres, les protège du vent du Nord qui souffle fort. Fraîchement.
Imprenable langue de terre
(copyright - Z. Haddad).
L'eau omniprésente pour communier
avec la mer (copyright - Z. Haddad).
Au bord de la mer, des maisons libanaises traditionnelles, un cimetière paisible, des pêcheurs burinés et des chalets esseulés qui attendent leurs estivants. Un peu plus haut, les restes de la citadelle. À peine plus haut. À dix, douze mètres, érigée sur cette étroite langue de terre prise en sandwich entre les eaux de la Méditerranée avec lesquelles Anfeh semble communier. Doucement. Hors temps. À l’abri des regards.
Partout, des restes à peine visibles des temps anciens. Des marques phéniciennes, croisées, romaines. On imagine la porte d’entrée que fut cette petite ville ainsi que son ancienne position commerciale. Une histoire prestigieuse éclipsée par la marche du temps. Qui rend Anfeh si agréable. Préservée comme une bulle d’oxygène. Assurément, ce « Nord » reste sur ma liste avec, pour prochaines étapes probables, Amioun, le chef-lieu de Koura blotti sous les oliviers, et tous ces villages et ces hameaux aux noms aussi surprenants qu’évocateurs.
Dans l’intervalle, balade, dimanche, du côté de Broumana, la montagnarde.
Le château de Mseilha, à ne pas rater
au détour de l'autoroute du "Nord" (copyright - Z. Haddad). 

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Les photos sont MAGNIFIQUES!!!
episode tres sympa!
bravo!
:)

Zahi a dit…

Merci beaucoup pour ces commentaires! Balade vraiment très agréable!

souha a dit…

voilà qui commence à devenir interressant! et tu n'en es qu au debut de ce superbe accent! je me retiens de faire des propositions de trajets, pour laisser le vent te guider dans ton odyssée! cependant, tot au tard il me faudra bien intervenir!! concernant le chateau, bien que je ne sois pas sur que nous parlons du meme, en connais tu la légende? si tu te places a larret le long de la route tu sentiras ta voiture avancer quand meme (ou reculer je sais plus!)

souha a dit…

ps: avant de trop pousser vers le nord, promets dattendre le grand printemps (avril-mai)! la nature la-bas merite detre decouverte vetue de ses plus beaux atours! pour un plus grand enchantement de tes yeux!

ps2: je te dirai c koi le truc derriere l histoire de la voiture qui avance malgré qu elle soit a l'arret une fois que tu en auras toi-meme fait l'experience! :)

Zahi a dit…

oui, j'ai entendu parler de l'histoire de la pente, mais ne sais plus non plus dans quel sens ça fonctionne...

Zahi a dit…

... quant au vent, c'est effectivement sympa de le laisser faire :o) à suivre...