Il y a quelques jours, j’ai rencontré Maroun. Chanteur de rue. Malgré lui. Installé sur un trottoir de la place Sassine. Après ceux de Jounieh, de Hamra et d’ailleurs. Après avoir perdu sa boutique, il y a une vingtaine d’années de cela.
Oud en mains, tarbouche rouge vissé sur le crâne – un poil vintage – et moustache gaillarde, le personnage te plante à l’arrêt. Comment en serait-il autrement ? Maroun a l’air sorti du temps, comme un Cyrano tombé de sa lune.
Ses yeux profonds, du brun des olives libanaises, me lancent un sourire malicieux. Serein. Un brin étonnés de l’attention que je leur porte. Ils me racontent une belle histoire. D’amour évidemment. Une déclaration inattendue faite au Liban : « Bhebbak ya Lebnan, ya Watani bhebbak ! » (en français : « Je t’aime mon Liban, ma patrie je t’aime ! ») sort du micro qui grésille avec douceur. Le carton du temps jadis de Fairouz, monument national et unificateur s’il en est.
La scène est d’autant plus inattendue à la lecture des mots couchés aux pieds de Maroun : « Je veux chanter pour vivre. Je n’ai pas de travail pour vivre. Passez écouter une chanson. Je chante pour quelques sous. Pour vos occasions spéciales. »
1 commentaire:
aucun commentaire a part:
épisode hyper triste,
IL FAUT LUI TROUVER UN TRAVAIL!!!
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