jeudi 26 mai 2011

Episode 25 : Dans "la lumière colorée" d'Elie Kanaan


"La ronde", circa 1983 (photo : ZH).

À peine sorti du brouillard et redescendu de Douma, je suis embarqué par Rana Raouda à la villa Audi, nichée dans le quartier Saint-Nicolas. Peintre des couleurs de l’âme, Rana est à découvrir absolument. Ses œuvres se dégustent tranquillement, sans brusquer, comme une poésie que l’on ressent mot par mot, un vers à la fois. En l’inscrivant dans la durée et dans son cœur. 
Ce qui motive notre équipage du jour, c’est la rétrospective préparée autour des toiles d’Elie Kanaan, décédé il y a un peu plus d’un an. Dès les premiers regards, je rencontre une peinture riche, qui m’emmène en voyage. Au Liban, au fil de l’eau et des plaines. D’une époque à l’autre. Huiles et aquarelles me permettent de remonter le chemin de la vie d’Elie Kanaan. Je le suis des années cinquante à la veille de son décès. Je le suis dans la vivacité des couleurs qu’il utilise et avec lesquelles il semble s’amuser. À plusieurs reprises, je tourne autour de l’exposition et m'y perd avec plaisir. Le regard de son admiratrice du jour ajoute à ce moment de grâce.
Cette « lumière colorée » sera visible jusqu’à la mi-juin. Ne la ratez pas si vous passez par Saint-Nicolas. Voulue par Sabine Kanaan, l’exposition se présente également dans un très beau catalogue qui s’ouvre sur un très touchant hommage d’une fille à son père : « J’ai vu ses mains à l’œuvre et je me suis émerveillée de leur habileté. Ses yeux se sont illuminés, ses bras se sont agités, ses gestes ont accompagné ses paroles et je réalise que seule sa passion pour la peinture l’a consumé. »
"La tempête" sous le regard admiratif
de Rana Raouda (copyright - Z. Haddad).

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